
Photo by Eva Pavía #BizziTeam / FIE
Depuis quand pratiques-tu l’escrime ?
J’ai débuté tôt l’escrime dès l’âge de 8 ans. Ma famille est très investie dans ce sport puisque mon papa en fait depuis ses 6 ans, mon frère a également été épéiste, sportif de haut niveau et ma maman est impliquée comme bénévole.
Mon club se trouve à Thionville où je pratique l’épée : j’ai débuté par le fleuret, puis en cours d’apprentissage, mon style de jeu m’a dirigée vers l’épée.
Quel a été ton parcours avant l’INSA ?
J’étais dans un lycée privé classique en section S. Même si j’ai une grande affinité pour l’escrime je n’ai jamais souhaité me focaliser uniquement sur ce sport. J’ai toujours souhaité allier sport et études. Les études d’architecte m’ont attirée et encore plus particulièrement d’associer l’ingénierie et l’architecture. La possibilité de cette association à l’INSA m’a séduite. J’ai eu l’opportunité d’intégrer des structures fédérales de haut niveau comme le pôle de Bordeaux ou l’INSEP à Paris. Néanmoins, dans aucune de ces villes je n’ai pu retrouver ce cursus universitaire. Je suis allée aux portes ouvertes de l’INSA à Strasbourg. Ce contact m’a convaincue, j’ai candidaté et après obtention du bac, j’ai été acceptée.
Actuellement comment s’organise ton entrainement ?
18 à 20 heures par semaine sont destinées à m’entraîner, organisées entre l’INSEP à Paris, mon club à Thionville et Strasbourg. Je suis maintenant en catégorie seniors et participe régulièrement aux tournois de Coupe du Monde. Il y a plus d’adversité, les moindres détails dans la préparation ont de l’importance et cela nécessite un travail plus important.
Comment as-tu organisé ta scolarité pour tenir ce rythme ?
Depuis le début, j’ai un référent SHN très disponible qui m’aide et m’oriente pour l’organisation optimale de ma scolarité. J’ai fait ma 1ère année de prépa en 2 ans, puis j’ai intégrée le double cursus ingénieur en topographie / architecte.
En tant que SHN (Sportive de Haut Niveau), j’étais bien intégrée en 1ère année, j’avais notamment une camarade SHN en tennis avec laquelle nous nous soutenions mutuellement et nous nous organisions pour récupérer les cours lors de nos absences respectives. Les changements de promotion ne sont pas toujours faciles. Ma 3ème année, lors de la préparation des Jeux de Paris 2024, a été dédoublée également.
Les stages se déroulent l’été ce qui est plutôt pratique puisque la saison d’escrime court de septembre à juin à l’exception des Championnats du Monde qui ont lieu habituellement en juillet.
Quelle est ton organisation pour t’entraîner ?
A Strasbourg, j’ai cours de yoga le lundi et entraînement en club dans une salle d’escrime,. Depuis 2022, je vais à l’INSEP tous les mardis m’entraîner avec les coachs nationaux et le groupe France. Pour les Coupes du Monde, ce sont ces entraîneurs qui nous accompagnent. C’est important de mieux se connaître et de tirer avec les filles du groupe France. Le mercredi est réservé à la préparation physique qui se déroule à Strasbourg. Le jeudi, je suis de retour dans mon club à Thionville pour un entraînement technique et une séance d’assauts. Le vendredi est plutôt dédié à la préparation mentale et aux soins, lorsqu’il n’y a pas de déplacement en compétition.
En terme de compétitions quel est ton parcours ?
J’ai participé à de nombreuses Coupes du Monde en catégorie jeune entre 15 et 20 ans.
J’ai été 3ème en 2019 et championne de France en 2023, aux Championnats de France Universitaires sous les couleurs de l’INSA. J’ai également été vice championne de France des moins de 23 ans et championne d’Europe des en équipe de France en 2023 dans cette même catégorie.
Je participe aux compétitions de Coupe du Monde en Sénior depuis 2022. Je n’ai pas été qualifiée pour les JO de Paris. C’est une ambiance, une pression particulière, c’est très spécifique les JO. Après avoir été partenaire d’entraînements des quatre épéistes françaises qualifiées, je suis allée les supporter au Grand Palais, dans un lieu et une ambiance incroyable. Cela donne encore plus envie d’être de la partie pour les prochains Jeux !
Je suis actuellement sur le circuit de Coupe du Monde. Cette saison, je suis déjà allée à Fujairah, Vancouver, Doha, Barcelone, puis à venir j’ai des compétitions à Budapest, Marrakech, Bogota… Je participe également au championnat de France par équipe avec mon club (en 1ère division) et avec mes coéquipières, nous aimerions atteindre le podium.
Sport et études sont finalement assez similaires et peuvent être complémentaires Examen et compétitions nécessitent préparation, concentration, persévérance et il faut être efficace le jour J . Il y a un équilibre à trouver : études / compétitions. L’idée reste de tout donner pour parvenir à l’objectif.
Et quel est ton prochain objectif ?
Sportivement l’objectif est clair : Les JO de 2028 et de 2032.
Après le diplôme, je ne sais pas encore : l’idéal serait de lier ingénierie et architecture, pourquoi pas en lien avec le patrimoine historique.
C’est compliqué d’être professionnelle à l’escrime, peu durable et il est nécessaire de tout mettre en oeuvre pour se former à un métier attractif pour prévoir une carrière après le sport de haut de niveau.
Comment vas-tu utiliser ta bourse Exploit Sport ?
Essentiellement pour mes nombreux déplacements depuis Strasbourg pour me rendre sur mes différents lieux d’entraînement. Mais également pour ma préparation physique et mentale, mais aussi pour mes soins de récupération (cryothérapie, pulsothérapie, OHB) car je ne bénéficie pas »Not des structures disponibles à l’INSEP et je dois donc m’organiser de mon côté.