Laura Panichi a 24 ans, elle est diplômée de l’INSA Lyon (département Génie Civil et Urbanisme) en double diplôme en Génie Civil à l’Université Fédérale du Parana à Curitiba au Brésil dont elle est originaire.
En France depuis 2 ans, Laura débute sa thèse dans le cadre de la Chaire en partenariat avec la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), mécène de la Fondation INSA ; cette chaire de recherche porte sur le thème « Transition environnementale dans le secteur des Travaux Publics : vers des chantiers décarbonés et des infrastructures durables »
Laura Panichi : en quête de solutions efficaces et durables pour les écrans acoustiques équipant les ouvrages de travaux publics.
Le sujet de la thèse de Laura est « développement d’éco-matériaux pour les écrans acoustiques » ; elle s’inscrit dans le cadre d’une collaboration inter-INSA avec des laboratoires de l’INSA Lyon (MATEIS / GEOMAS) et de l’INSA Rennes (LGCGM).
Comment as-tu eu connaissance de cette chaire en partenariat avec la FNTP ?
J’étais partie sur un autre sujet de thèse au début mais mes enseignants de l’INSA Lyon m’ont présenté cette possibilité de financement d’un doctorat au sein d’une chaire et j’ai tout de suite perçu l’opportunité que ce cadre de travail structuré pourrait constituer pour ma recherche en terme de motivation, collaborations à venir.
Qu’est-ce qui a retenu ton attention dans cet appel à candidatures ?
Le fait que cela soit pile dans le thème général de la transition environnementale qui m’intéresse et qu’il y ait une collaboration avec plusieurs laboratoires.
Lors de mes études au Brésil j’ai déjà mené des travaux de recherche sur la durabilité des matériaux de construction et j’ai mené mon PFE (Projet de fin d’’études) autour des émissions de gaz à effet de serre dans la gestion des biodéchets .
Réaliser cette thèse et dans cette chaire me semblait être dans une continuité logique puisque ces deux sujets m’intéressent : matériaux et environnement.
Peux-tu développer tes motivations dans ces deux domaines ?
Pour ce qui est des matériaux, cela recoupe mon intérêt pour la chimie : étudier les choses à une petite échelle, les propriétés. Le côté théorique et pratique, les échantillons tests, le travail dynamique…
Quant à l’environnement, c’est une question d’alignement avec mes valeurs : qui plus est à un moment de changement en terme d’écologie… voire de question de survie. Cela me donne plus de motivation pour travailler sur des sujets de transition écologique qui ont un impact positif en la matière.
C’est une préoccupation forte en France en général et à l’INSA en particulier, les élèves sont engagés sur le sujet, en terme de mode de vie, de transport… A titre personnel, peut-être comme chacun, je trie mes déchets, composte, utilise moins de plastique et ne mange pas de viande tous les jours.
Quelques mots sur le ton sujet de thèse ?
Je vais chercher à développer des éco-matériaux pour les écrans acoustiques qui équipent les routes. L’objectif est qu’ils aient un faible impact environnemental.
Les grands enjeux scientifiques à adresser résident dans le fait que les panneaux anti-bruit actuellement utilisés ont un fort impact environnemental. Des premières approches plus respectueuses de l’environnement ont permis d’étudier et d’utiliser des panneaux en béton de bois. Ce qui constitue une avancée car le bois peut être bio-sourcé mais l’utilisation du ciment et du bois à long terme restent des points problématiques en terme d’impact sur l’environnement.
L’idée est de trouver des matériaux bio et géo sourcés (comme la terre et le chanvre) locaux, qui auront un impact environnemental plus faible pour construire ces écrans. Le but est de stabiliser la terre, de la faire faire mousser, puis d’y ajouter des fibres végétales pour améliorer ses propriétés mécaniques et acoustiques.
Concernant la stabilisation, la piste d’un ciment bas carbone peut être intéressante en terme de réduction du CO2.
Tes impressions après quelques semaines de travail ?
L’ambiance est bonne, le laboratoire accueille de nombreux doctorants, nous sommes soutenus par les encadrants. Un autre thésard originaire du Cambodge nous rejoint bientôt dans la chaire. Cela me semble être le cadre idéal pour continuer d’apprendre en aimant ce que je fais.
Dès mars 2025, je serai pour quelques mois accueillie dans au laboratoire LGCGM de l’INSA Rennes, spécialisé sur les mousses.
Quelles sont les partenariats avec les entreprises envisagés ?
En plus du financement par la FNTP de ma thèse, celle-ci se déroule en partenariat avec le groupe Pigeon pour développer un démonstrateur à l’échelle métrique, le volet expérimental étant fondamental dans ma recherche.
Et après cette thèse, comment vois-tu la suite de ton parcours ?
Je souhaite rester en France quelques années et travailler dans un laboratoire privé ou en tant qu’enseignant-chercheur Ensuite j’aimerais également compléter mon expérience dans d’autres pays ou retourner au Brésil.